- Introduction
La membrane plasmique est imperméable au passage de la plupart des molécules hydrosolubles (protéines, hormones, ions), l’eau ne peut donc pas passer à travers cette membrane. Il n’existe pas de pompe pour faire circuler les molécules d’eau. Le passage de la membrane plasmique par les molécules d'eau se fait donc à travers les aquaporines.
Les
aquaporines forment une classe de protéines membranaires dont le rôle est d'agir comme un pore sélectif pour l'échange de l'eau à travers les membranes (à la fois la membrane plasmique et les membranes qui entourent les organites cellulaires ). Elles permettent le passage de l'eau de
part et d'autre de la membrane, tout en empêchant les ions de
pénétrer dans la cellule.
La
molécule d'eau doit s'orienter pour passer du milieu extra- au milieu
intra-cellulaire (voir la rubrique "mécanisme de l'aquaporine"). La vitesse de passage est extrêmement rapide et peut atteindre 3 milliards de molécules par seconde.
- Comment ont-elles été découvertes?
Un problème de compréhension : Aucune explication ne permettait de comprendre l'importance des échanges et des flux au niveau cellulaire et au niveau des organes et organismes (l'exemple du rein, capable de traiter l'équivalent de plusieurs dizaines de litres d'eau par jour).
Une découverte : Peter
Agre, un biologiste américain, a découvert la première aquaporine (aquaporine 1) sur un xénope (crapaud d'Afrique australe) en 1992.
En 1988, Peter Agre et son équipe buttaient sur une étrange protéine logée dans la membrane des globules rouges. Suite à quelques années d’études approfondies, ils mettent en évidence que cette protéine forme en réalité une sorte de pore permettant à l’eau d’entrer et de sortir rapidement des globules rouges. Le premier canal à eau (ou canal hydrique) est enfin identifié.
En 1988, Peter Agre et son équipe buttaient sur une étrange protéine logée dans la membrane des globules rouges. Suite à quelques années d’études approfondies, ils mettent en évidence que cette protéine forme en réalité une sorte de pore permettant à l’eau d’entrer et de sortir rapidement des globules rouges. Le premier canal à eau (ou canal hydrique) est enfin identifié.
Une récompense : En découvrant ces protéines Peter Agre a reçu le prix Nobel de chimie en 2003. Vous trouverez via ce lien son autobiographie.
- Quelle est leur composition?
Figure 1 : Schéma réprésentant l'aquaporine 2 dans la membrane plasmique |
Les aquaporines sont composées de 4 monomères capables de transporter les molécules d'H2O individuellement. On pourrait les comparer à un sablier qui ferait passer une à une les molécules. Ce sont des protéines de 25 à 35 kD (kilo Dalton), composées de 271 acides aminés. Elles sont constituées de 6 hélices alpha. On les trouve dans la membrane cellulaire apicale (bicouche phospholipidique) ou dans la membrane cytoplasmique des vésicules.
Ces
6 hélices sont reliées par des boucles composées d'acides aminés,
dont 3 spécifiquement importants se trouvant au milieu des boucles B
et E et formant le motif NPA
(N pour asparagine, P pour proline et A pour alanine). (voir
Figures 1 et 2)
Ces
2 boucles interagissent pour former une septième hélice
qui crée un rétrécissement de 3 Angströms de diamètre dans
le canal, formant le pore, d'où
la comparaison faite entre l'aquaporine et un sablier.Figure 2 : Orange = signature motifs NPA |
Figure 3 : La molécule d'H2O peut passer seulement dans le canal hydrique |
- Quelques aquaporines
Protéine
|
Localisation
principale
|
Maladie engendrée si mutation
|
Uniprot
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AQP0
|
Œil
|
Cataracte
|
|
AQP1
|
Erythrocytes,
rein, œil, cerveau (plexus choroïde), cœur, poumon, etc
|
Alzheimer
|
|
AQP2
|
Rein
(tube collecteur)
|
Diabète insipide
|
|
AQP3
|
Rein,
appareil gastro-intestinal, poumon, vessie
|
||
AQP4
|
Cerveau,
œil, rein, poumon, intestin
|
Œdème cérébral
|
|
AQP5
|
Glandes lacrimales et
salivaires
|
Cataracte
|
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